– Participer à la structuration des filières lauzes et pierre sèche en Massif Central.
– Poursuivre l’édition des Règles Professionnelles pour la pierre sèche.
– Identifier et décrire 20 chantiers de référence dans le cadre des Règles Professionnelles.
– Poursuivre la mise en place d’un cadre de la garantie décennale généralisé pour les ouvrages en pierre sèche.
– Mettre en place une plateforme de recherche nationale sur la pierre sèche sur le site de l’Espinas.
– Travailler sur la problématique de l’approvisionnement en pierre.
– Contribuer à l’animation et au développement de la filière « pierre sèche » au niveau national.
– Réaliser des diagnostics de restauration de sites à caractère patrimonial.
– Apporter des conseils techniques aux donneurs d’ordres et porteurs de projets.
– Diffuser la « Charte de Partenariat » définissant la place de l’entreprise artisanale et la place des chantiers d’insertion au sein du marché de la pierre sèche.
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Participer à la structuration des filières lauzes et pierre sèche en Massif Central
A la demande des services de l’Etat de la Lozère et de l’Aveyron (Parc national des Cévennes, préfectures) en 2014, l’association ABPS s’est jointe à d’autres organismes regroupant des carriers et des lauziers pour travailler ensemble sur les filières des lauziers et bâtisseurs du territoire UNESCO.
Le territoire « Causses et Cévennes », a été inscrit par l’UNESCO en 2011 au Patrimoine Mondial de l’Humanité dans la catégorie « des paysages culturels évolutifs et vivants sur le thème de l’agropastoralisme méditerranéen ». Il s’est donné pour vocation de devenir un « territoire pilote » d’expérimentation et d’innovation, permettant notamment de valoriser l’implication des artisans, la dynamique inter-associative et la rencontre de filières complémentaires. Cette démarche constitue le socle d’une politique publique de valorisation du patrimoine et de savoir-faire dans une perspective de développement durable en favorisant les circuits courts. La méthode de travail et l’expérience ABPS sont considérées comme porteuses et transférables dans le cadre de ce groupement.
Un travail a démarré il y a plus de 2 ans, coordonné par le sous-préfet de Florac avec les principaux partenaires institutionnels, associatifs et professionnels du projet, dont le but était de présenter une action structurante pour le Commissariat du Massif Central dans le programme du CPIER[1] 2015-2020 « Innovation, filière d’avenir et usine du futur ». Ce projet global a été déposé par 7 partenaires le 1er décembre 2015, et concerne un premier plan d’action 2016 – 2017.
Les partenaires porteurs de projet sont : le Parc national des Cévennes qui aura un rôle de coordination globale, l’association ABPS, la chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Lozère, l’Ecole de Mines d’Alès, les Parc naturels régionaux des Grandes Causses, des Causses de Quercy et des Monts d’Ardèche. D’autres partenaires (la Chambre de Métiers et d’Artisanat de l’Aveyron, l’Association des Lauziers Calcaire (ALC)…) sont aussi impliqués dans les actions diverses.
Pour l’association ABPS, quatre actions sont déposées et concernent l’aménagement de l’Ecole professionnelle de la pierre sèche, l’identification des chantiers de référence pour renforcer les règles professionnelles, la création d’une plateforme de recherche avec les chercheurs, les actions de communication (fiches techniques, expositions sur la filière…)
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Poursuivre l’édition des Règles Professionnelles pour la pierre sèche
Suite à la demande de partenaires scientifiques, l’association ABPS élabore les règles professionnelles pour la pierre sèche. L’Agence Qualité Construction (AQC) qui reconnaît les règles professionnelles des « techniques courantes » du BTP au sein de la Commission Prévention Produits (C2P), a reçu la demande de création de règles professionnelles pour la pierre sèche en 2014, et a accepté de les examiner en commission. L’Agence Qualité Construction regroupe 38 organisations professionnelles de la construction autour d’une même mission : prévenir les désordres dans le bâtiment et améliorer la qualité de la construction.
Ce travail est porté par l’association ABPS et par un comité de rédaction regroupant des grandes écoles françaises d’ingénieurs et d’architectes et la Fédération Française du Bâtiment. La CAPEB est également intéressée par cette initiative. Cette démarche devra renforcer la visibilité des techniques de construction en pierre sèche auprès des assureurs et donneurs d’ordres, et contribuera à faire avancer le marché.
Commencée en 2014, la rédaction a continuée et s’est terminée en 2015 et le travail a été présenté à la sous-commission le 20 octobre. En fonction des données les plus récentes, des nouveaux abaques ont été réalisés par les scientifiques, prenant en compte des murs de soutènement jusqu’à 6 mètres de hauteur en granit, schiste, calcaire dur et molasses. Ces abaques devraient pouvoir réduire sensiblement le dimensionnement des murs, rendant le mur en pierre sèche plus compétitif.
Suite aux remarques de cette sous-commission, des modifications ont été effectuées et les règles professionnelles seront représentées à la sous-commission le 20 janvier avant son passage en commission finale avant l’été 2015.
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Identifier 20 chantiers de référence dans le cadre des Règles Professionnelles
Les Règles Professionnelles ne sont jamais figées : un retour d’expérience sur 2 ans, reconductible, doit permettre de les faire évoluer. Pour réaliser cette analyse, il est nécessaire de mettre en place un cadre de vérification (mesures, observations, …) et de le faire fonctionner sur un échantillon de 20 chantiers visitables tous les 2 ans (« les chantiers de référence »). Ce dispositif est appliqué actuellement par l’AQC pour les règles professionnelles liées aux techniques traditionnelles et innovantes.
La réalisation des fiches et du suivi des chantiers de référence viendront appuyer la démarche d’homologation et de labellisation des règles professionnelles pour la pierre sèche. Cette labellisation par la C2P permettra de faire reconnaître les constructions de murs de soutènement en pierre sèche accessoires au bâtiment, comme « technique courante » par les assureurs, et donc identifiables et assurables par la garantie décennale.
L’utilisation pour les chantiers de référence de différents types de pierres sur le territoire du Massif central participera à la promotion de la pierre sèche sur toute cette zone et y sera donc un levier pour le développement du marché. Les Parcs naturels régionaux partenaires du projet sont associés à cette démarche.
Ce projet fait partie des quatre actions déposées par l’association dans le cadre du projet CPIER.
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Poursuivre la mise en place d’un cadre généralisé de la garantie décennale pour les ouvrages en pierre sèche
L’association ABPS répond au besoin exprimé par ses membres et par d’autres professionnels en travaillant sur la mise en place d’un système de garantie décennale national, travail intimement lié aux règles professionnelles. La garantie décennale est devenue impérative pour le développement de la filière « pierre sèche » car elle est de plus en plus demandée par des donneurs d’ordres, notamment dans le domaine du marché public. Le frein était le manque de connaissance des assureurs pour la technique de la pierre sèche, et le manque d’un cadre de référence adapté.
En 2013, l’association ABPS a été sollicitée par la compagnie d’assurance MAAF pour travailler sur la question de la garantie décennale des ouvrages construits en pierre sèche, car nombre de ses souscripteurs lui en faisaient la demande. Ils ont été rejoints également par les représentants de la SMA BTP qui sont en train d’étudier ce cadre. Au cours de 2014 et 2015, l’association ABPS a donc travaillé avec ces deux compagnies au niveau national pour définir un cadre technique des types d’ouvrages et le niveau de compétences nécessaire permettant d’accorder une garantie décennale à une entreprise. Validé par la direction des services techniques, ce cadre est désormais en application à la MAAF et est en cours d’étude à la SMA BTP.
Il sera nécessaire en 2016 de coordonner une approche collective pour encourager les autres compagnies d’assurance nationales à rejoindre cette démarche. L’homologation des règles professionnelles par la commission C2P de l’AQC facilitera énormément cette démarche. L’étape suivante sera une négociation sur le tarif appliqué aux entreprises pour assurer les chantiers en pierre sèche.
La création d’une formation technique spécifique à la pierre sèche est prévue pour répondre à une demande des experts d’assurance et bureaux d’étude dans le cadre du projet CPIER.
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Mettre en place une plateforme de recherche nationale au site de l’Espinas
Depuis 2002, des recherches scientifiques et des études ont été menées par le laboratoire Géo-Matériaux de l’ENTPE et par l’Ecole Centrale de Lyon. Ces études ont contribué à l’élaboration de documents techniques indispensables pour lever les freins existants face à ce système constructif de la pierre sèche. Les recherches apportent les garanties professionnelles attendues par les maîtres d’ouvrages et maîtres d’œuvres. Elles font évoluer les connaissances techniques sur le comportement, la résistance et l’écobilan des murs en pierre sèche. Un partenariat artisans/scientifiques apporte de la crédibilité à la démarche.
L’association ABPS participe aux programmes nationaux de recherche scientifique sur les techniques de construction en pierre sèche, avec des artisans qui agissent en tant qu’experts concernant les ouvrages qu’ils ont bâtis et qui font l’objet de tests. Les artisans réalisent également des ouvrages expérimentaux dirigés par les scientifiques, pour mieux comprendre la résistance et la souplesse des murs. L’association ABPS joue aussi un rôle dans la diffusion et la vulgarisation des résultats.
Dans ce contexte, l’association souhaite créer un pôle de recherche nationale permanent au sein de ses actions. Il s’agit de la création d’une plateforme répondant à ces besoins, qui puisse servir pour de nombreuses expérimentations lors des prochaines recherches sur la résistance et la souplesse des murs en pierre sèche (soutènement routier, résistance sismique….).
La plateforme de recherche se situera à l’Espinas, site de l’Ecole professionnelle de la pierre sèche. Elle servira pour les essais de Benjamin Terrade (doctorant de l’IFSTTAR) à partir de 2016. Une fois les besoins identifiés, la plateforme sera mise en place et plusieurs tests se dérouleront au cours des années 2016 et 2017 dans le cadre des recherches sur les murs de soutènement routier. Des matières premières pour les expériences réalisées et des portiques et autres instruments achetés ou conçus dans le cadre de cette thèse pourront être stockés et réutilisés. Les infrastructures nécessaires qui seront construites pourront également servir à d’autres tests, également pour des recherches sur la couverture en lauze.
Ce projet fait partie des quatre actions déposées par l’association dans le cadre du projet CPIER.
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Présenter le travail de structuration de la filière lors des Journées Nationales de la Maçonnerie à Paris
Les 17 et 18 mars 2016 se sont tenues pour la première fois les Journées nationales maçonnerie, sur le site de L’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR) à Marne-la-Vallée. L’objectif de ces journées est de rassembler les acteurs impliqués au niveau national dans la conservation du patrimoine, la construction neuve, la réglementation et l’analyse des structures en maçonnerie. Ces journées devront permettre de favoriser les échanges et de susciter une dynamique autour de cette thématique.
L’association ABPS a participé à ces journées avec une présentation en salle « Reconnaissance du mode constructif pierre sèche, et structuration de la filière ». Cette présentation est un retour d’expérience sur une démarche visant à structurer la filière « pierre sèche », expliquant notamment le travail sur la qualification, les règles professionnelles, la garantie décennale et la création d’un réseau de professionnels.
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Travailler sur la problématique de l’approvisionnement en pierre
L’association ABPS travaille, depuis sa création en 2002, avec des carriers de plusieurs départements français au sujet de l’approvisionnement en pierre. La carrière est un des maillons de la filière « pierre sèche », et il est impératif de maintenir des petites exploitations artisanales qui permettent de fournir localement une pierre adaptée à ce système constructif. Le député de la Lozère, Pierre Morel-à-l’Huissier, accompagne la problématique des petites carrières à l’Assemblée Nationale, et a demandé à l’association ABPS de participer à ces travaux.
Le développement du marché de la pierre sèche procure un produit de vente supplémentaire aux carriers, mais il faut les sensibiliser sur les besoins spécifiques des bâtisseurs en termes de fournitures. Une démarche de sensibilisation auprès des carriers au niveau local est entreprise par les différents membres ABPS.
La question d’approvisionnement fait partie également du plan d’action CPIER, car la pierre se trouve au centre des filières de bâtisseurs et des lauziers.
Pour travailler de façon plus approfondie sur cette question épineuse, une commission « problématique d’approvisionnement en pierres » sera créé en 2016 au sein de l’association ABPS.
De plus, en 2015 Cathie O’Neill a été contactée par un étudiant, Nicolas Druelle, en deuxième année du Brevet de Technicien des Métiers Supérieurs (BTMS) de l’Institut de la Pierre à Rodez (12). Il lui a demandé d’être tutrice de son mémoire de fin de formation, intitulé : « Approvisionnement en pierre dans un secteur localisé ».
Un travail de recherche et d’étude (questionnaires aux professionnels, aux donneurs d’ordre et aux exploitants de carrières) est en cours. Le territoire concerné est les Cévennes, l’Aveyron et l’Ardèche. Son travail sera terminé et rendu public en automne 2016.
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Contribuer à l’animation et au développement de la filière « pierre sèche » au niveau national
Un des objectifs que l’association ABPS s’est donné, est l’accompagnement d’artisans et auto-entrepreneurs dans différentes régions, permettant ainsi de renforcer le réseau national d’une façon dynamique et constructive. Le but est de participer à la structuration du réseau existant, de renforcer la cohérence territoriale de l’action « pierre sèche » qui a une envergure régionale et nationale.
Il est nécessaire pour une bonne cohésion entre les partenaires engagés dans le développement de cette filière qu’ils se rencontrent de manière régulière, et aussi de présenter l’association ABPS et d’expliquer ses actions quand une sollicitation se présente.
La directrice et les membres de l’association se déplacent régulièrement et interviennent à de nombreux niveaux (réunions interrégionales, tables rondes, conférences, salons…)
L’association ABPS est en train de se structurer sur le territoire national avec des représentants nommés aux niveaux départemental ou régional. Ces représentants délégués seront à la disposition des futurs partenaires de leur zone, pour expliquer le rôle de l’association ABPS et élaborer des actions de formation, de communication et de développement de la filière.
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Réaliser des diagnostics de restauration de sites à caractère patrimonial
Ponctuellement, l’association réalise des diagnostics de restauration de sites en France à la demande des collectivités, des donneurs d’ordres, des assureurs, des associations. C’est un travail technique qui demande le déplacement d’un artisan spécialisé, et la rédaction d’un dossier d’analyse et de préconisations.
A la suite du diagnostic, le demandeur reçoit la liste des personnes qualifiées par le CQP « Ouvrier professionnel en pierre sèche », lui permettant de rentrer en contact avec un professionnel susceptible de lui faire un devis. Ce travail de conseil et de diagnostic en amont d’un appel d’offre est un important levier pour le développement de la filière.
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Apporter des conseils techniques aux donneurs d’ordres et porteurs de projets
Il s’agit de conseiller et d’aider des collectivités, des donneurs d’ordres, des assureurs et leurs experts, et des particuliers, en leur expliquant le bien-fondé de la technique pierre sèche et les valeurs patrimoniales et environnementales qu’elle représente pour leur territoire.
Ce travail est réalisé en permanence par la directrice ABPS en lien avec les membres de l’association.
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Diffuser la « Charte de Partenariat » pour définir la place de l’entreprise artisanale et la place des chantiers d’insertion au sein du marché de la pierre sèche
La pierre sèche est considérée par les structures d’insertion comme un support intéressant et valorisant pour leur public. Pour des personnes éloignées de l’emploi pour des raisons diverses, la pierre sèche est à la fois un mode d’expression manuel et un travail d’équipe, qui se déroule souvent dans un contexte de paysage identitaire dans des lieux magnifiques. En plus d’être un lieu d’apprentissage de techniques et du travail en équipe, le chantier devient un lieu d’interactions sociales et intergénérationnelles avec des habitants, des visiteurs…
Des structures d’insertion pratiquent la pierre sèche sur le territoire cévenol avec des donneurs d’ordres publics de façon importante. L’association ABPS travaille depuis 2010 avec l’association FAIRE du Gard sur la notion de complémentarité des entreprises classiques et des entreprises d’insertion sur le territoire. Une « Charte de Partenariat » a été publiée en 2014 pour définir les rôles et compétences de chacun, les types de chantiers qui peuvent être considérés comme « non-marchand » et inversement les chantiers qui au niveau de leur technicité exigent l’intervention d’un artisan spécialisé.
Ce travail a déjà été présenté aux services du Conseil Général de la Lozère, de l’Ariège et du Vaucluse. Il présente un fort intérêt transférable et l’association ABPS continuera à communiquer dans ce sens en 2016.
[1] Contrat de Plan Interrégional Massif central